Question ambition professionnelle et différences entre les générations, c’est le choc des titans. D’un côté la génération Z, petite dernière à entrer dans la vie professionnelle, de l’autre, les plus aguerris des travailleurs, complètement perdus face aux nouveaux codes de ces jeunes diplômés. Et la rencontre fait parfois des étincelles tant les différences en matière d’ambition sont nombreuses.

 

Plus de libertés, moins de patrons

Souvent accusés de n’avoir pas d’ambition, ou de changer bien trop souvent de poste par les plus anciens, fiers de raconter leur parcours sans accroc au sein d’une seule et même entreprise, les plus jeunes ont pourtant des buts très ambitieux. Et surprise en cette période de crise inédite, ils sont plutôt optimistes sur la carrière qui les attend. Plein de ressources et riches de projets, ils débarquent dans la vie active avec une liste d’attentes longue comme le bras dans laquelle il est essentiellement question de liberté et d’entreprenariat. Le salariat ? Très peu pour eux ! Ils rêvent bien plus d’être leur propre employeur et de réussir à conjuguer à merveille vie privée et vie professionnelle.

Il faut dire qu’ils ont été les spectateurs privilégiés du burn out professionnel des générations précédentes. Pas question pour eux de reproduire les mêmes erreurs et de se laisser enfermer dans un cadre trop rigide. L’image du grand patron inaccessible et tout puissant leur fait d‘ailleurs horreur. Surtout si tout cela s’accompagne de bénéfices records amassés sur le dos des salariés et des consommateurs. Les valeurs de cette génération Z sont toutes autres : vive l’innovation, l’esprit d’équipe, les projets utiles pour les autres et pour la planète, la passion et l’autonomie.

 

Une évolution sur la quête de sens

Autre différence majeure entre les générations en matière d’ambition professionnelle : la quête de sens. Plus que le salaire, c’est la possibilité de se rendre utile et de participer aux décisions de l’entreprise qui séduit les millénials. Leur ambition est de faire bouger les choses dans le bon sens. Ils sont par ailleurs attirés par la possibilité de poursuivre leur formation au fil du temps. Pour eux, la vie professionnelle offre des opportunités constantes d’acquérir de nouvelles compétences et d’évoluer pour repousser leurs propres limites.

De même, alors que les générations précédentes étaient attachées à la sécurité de l’emploi et à leur fidélité à un employeur, les plus jeunes intègrent dès la fin de leurs études qu’ils auront plusieurs vies professionnelles au cours de leur carrière. Ils sont même tout à fait d’accord pour être plus polyvalents que jamais et accepter plusieurs missions très diverses en même temps. Impensable pour les plus anciens, très attachés à leur fiche de poste et à leurs compétences. C’est donc l’idée même de la loyauté professionnelle qui est désormais bouleversée. Elle n’est plus dirigée vers un employeur unique mais vers la communauté dans son ensemble. Seule ambition pour les jeunes : être utile.

 

Faire des différences entre générations un atout

Accusés par les plus anciens d’être trop spontanés ou trop volatils, les jeunes ont pourtant beaucoup à leur apporter. C’est par exemple le cas de leur rapport à l’échec et à l’erreur. Pour eux, rien de grave à se tromper. Les aînés l’ont, de leur côté, érigé au rang de tabou. On le cache, on l’enterre, au risque de faire manquer une opportunité à l’entreprise. Les plus jeunes, eux, l’utilisent pour se stimuler ou comme un socle pour engager toute une réflexion autour de leur activité.

De même, les millénials sont attachés à la notion de mentoring et à la participation des équipes dans des activités collaboratives dans le cadre professionnel comme personnel. C’est un formidable moyen d’en apprendre plus les uns sur les autres et de favoriser les transmissions de savoirs et de compétences.

 

Avec plus de 5 millions de nouveaux travailleurs attendus avec la génération Z, la relève est assurée. Leur ambition, loin d’être absente comme l’affirment les baby-boomer, est plurielle. Plusieurs vies professionnelles les attendent avec tout autant de possibilités de s’épanouir dans des entreprises plus vertueuses et à l’écoute de leurs collaborateurs. La principale différence entre les générations est simplement la notion même d’ambition : tandis que les aînés considèrent le travail comme la réussite suprême, les plus jeunes ne voient en lui qu’un simple moyen de parvenir à leur bonheur.