Des valeurs professionnelles divergentes, attention au départ

Malgré la menace d’une crise économique européenne et même mondiale, les salariés sont pourtant nombreux à envisager de quitter leur emploi depuis la fin de la crise Covid. Pourquoi ? Parce que l’entreprise n’a pas su gérer la pandémie ou simplement parce que les valeurs professionnelles n’ont jamais été aussi divergentes entre salariés et équipes dirigeantes. En un mot, l’absence de mesures ou de communications supplémentaires face au coronavirus est la goutte qui fait déborder le vase. Non vraiment, trop c’est trop !

Mauvaise gestion de la crise : le jour où tout a basculé

Si les collaborateurs ravis de reprendre le chemin du bureau étaient nombreux après le confinement, ils n’étaient pas prêts pour autant à reprendre leur vie d’avant. Retrouver de l’interaction humaine et une dynamique de travail, c’est OUI. Risquer de se faire contaminer par une mauvaise gestion de la part de l’entreprise, c’est NON (euh… normal). Mais certains patrons ne semblent pas avoir alors pris conscience de ce nouvel état de fait. Certains ont même fait signer des décharges en responsabilité à leurs employés, espérant ainsi échapper à des poursuites en cas de contamination. Mauvaise nouvelle pour eux… c’est tout sauf légal et cela ne les protège en rien de leurs obligations… (Joueur 1 – Game Over).

Dans certains secteurs, l’absence d’utilisation des outils numériques et du digital a également encouragé les salariés à remettre en question leur vie professionnelle. Complètement isolés pendant plusieurs semaines, ils ont eu la sensation d’être abandonnés. Résultat ? Pour certains, le lien avec leurs collègues comme avec leurs managers a été rompu durablement. Difficile ensuite de reprendre le chemin du travail sans appréhension.

Que fallait-il alors envisager pour rassurer ses collaborateurs et asseoir sa marque employeur ? Simplement opter pour des mesures simples et efficaces qui permettent aux salariés de se sentir protégés mais surtout considérés : respect de la distanciation physique dans les locaux, horaires flexibles avec poursuite du télétravail quand c’est possible etc. Mais aussi d’avoir over communiqué pendant toute la période de crise. Conserver un lien fort et jouer la carte de la solidarité, il n’y a que ça de vrai.

Ces entreprises à qui profite la crise… ou pas

Dans la famille « mon entreprise, sans scrupule », je demande le champion toute catégorie : l’employeur qui profite de l’excuse du coronavirus pour licencier, imposer des jours de congés en masse (avec ou sans solde) ou mettre fin aux périodes d’essai. La pratique a de quoi choquer dans ses rangs. Et même non concernés, les salariés de ces entreprises se sentent souvent trahis et sont bien conscients de ne pas être considérés par leur employeur. Ils savent d’ailleurs qu’ils pourraient faire partie d’une seconde vague de licenciements. De quoi leur faire grandement reconsidérer leur envie de travailler ici.

La posture de leur entreprise au cours de la crise a également eu son importance. Près de la moitié des salariés français avouent d’ailleurs avoir changé positivement ou négativement d’avis sur l’image de leur entreprise depuis le début du confinement. Et les salariés satisfaits sont ravis de l’exprimer haut et fort sur leurs réseaux sociaux et dans leur entourage, se lançant eux-mêmes dans une stratégie d’ambassadeurs de marque.

Divergences professionnelles et quête de sens

Mais la sortie de confinement et la mauvaise gestion de la crise ne sont pas responsables à elles-seules du choix des salariés de quitter leur poste. Les divergences professionnelles sont aujourd’hui, plus que jamais, dans la balance. Et c’est le sujet de l’engagement en faveur de l’environnement qui caracole en tête de liste. Certains salariés considèrent par exemple que le secteur pour lequel ils travaillent n’est plus en adéquation avec leurs valeurs personnelles (secteur pétrolier, de la banque etc.) et ne leur correspond plus. Ils rêvent de s’engager pour l’écologie, de se montrer utiles pour la société… de faire un métier qui aurait du sens pour eux. En bref, ils veulent plus de vert dans leur vie.

Cette crise a profondément bouleversé les attentes des collaborateurs. Ces derniers recherchent désormais plus de solidarité dans l’entreprise, des temps de partage et de convivialité et une meilleure qualité de vie au travail. Autant de points qu’il faut maintenant intégrer aux techniques managériales.