Le changement d’entreprise est-il bien perçu en ce moment ?

Si tous les indicateurs prévoyaient une chute brutale de l’activité et une vague de licenciement à la clé il y a quelques semaines, la réalité semble moins sombre (ouf). En juin, les intentions d’embauche sont d’ailleurs presque identiques à celles d’avant la crise et encouragent de nombreux salariés à postuler à d’autres postes. D’autant plus que certains postes stratégiques sont justement sur le marché. Mais est-ce vraiment une bonne idée de démissionner maintenant ?

Partir ou rester ?

En période de crise, ou juste après, la réaction la plus naturelle est de rester bien au chaud, à l’abri et d’attendre que la tempête soit passée. Mais si cette première réaction concerne une majorité de salariés, d’autres (plus rebelles, peut-être) sont au contraire décidés à prendre leur vie professionnelle en main et à saisir une nouvelle opportunité. D’autant plus qu’ils ont parfois pris conscience des faiblesses de leur entreprise face à l’iceberg qu’elle vient d’heurter, et préfèrent quitter le navire avant qu’il ne sombre totalement (vous avez la référence ?).

Et côté recruteur ?

Pendant le confinement, aucun recruteur n’a subi de période d’inactivité. En plus de devoir se réorganiser et gérer les recrutements récents et les candidats en attente d’une réponse, certains ont poursuivi les entretiens, mais de manière virtuelle. Mais si des postes sont vacants et doivent rapidement être pourvus, certains recruteurs sont pourtant réticents à embaucher des candidats qui viennent de quitter leur entreprise ou qui sont sur le point de le faire. Pourquoi ? Tout simplement pour ce que cela dit de vous. Pour certains de ces recruteurs, quitter votre emploi en pleine crise peut signifier un manque de fiabilité et être donc mal perçu. Car, au moment où la solidarité professionnelle est de mise et où les rapports dans l’entreprise tendent à ressembler à une sorte de « grande famille », partir peut sembler déplacé. C’est particulièrement le cas dans les startup et les entreprises familiales où les liens de proximité sont très forts.

Pour autant, d’autres recruteurs et futurs employeurs sont au contraire séduits par le courage et l’audace dont font preuve les candidats en cette récente sortie de crise. Ils aiment l’idée que leurs futurs collaborateurs ne soient pas effrayés par le challenge, qu’ils cherchent continuellement à se dépasser et se mettre en danger. Difficile donc de trancher. Tout dépend en réalité de la subjectivité et du ressenti de votre interlocuteur. Vous voilà bien avancé…

Comment faire pour « bien » démissionner ?

L’idée même de la démission ne réjouit jamais un employeur, qui doit alors s’engager dans un process de recrutement pour vous remplacer. Pour autant, il est souvent compréhensif et enclin à ce que tout se passe au mieux jusqu’à votre départ.

Oubliez donc l’idée même de la démission surprise. Si vous êtes bien intégré dans votre équipe, que vous entretenez de bons rapports avec votre hiérarchie et que vous n’êtes simplement plus en accord avec les valeurs de l’entreprise, n’ayez pas peur d’en parler et de vous montrer honnête. Vous en avez le droit ! Il en est de même si vous avez trouvé un nouveau poste, qui lui, correspond bien plus à vos nouvelles aspirations. Ne laissez pas votre manager découvrir votre lettre de démission au courrier mais parlez-lui rapidement de votre décision.

Cherchez à partir sereinement et à accompagner votre ancien employeur et votre équipe dans la transmission de vos dossiers. Vous pourrez d’ailleurs vous appuyer sur cette expérience réussie lors de vos entretiens de recrutement à venir. Ils viendront valoriser votre décision et prouver au recruteur que vous êtes une personne de confiance et quelqu’un de très professionnel.

Le constat est sans appel : la société n’a jamais évoluée aussi vite qu’aujourd’hui. Tout bouge, tout se transforme et tout change. Le coronavirus (toujours lui) nous a d’ailleurs contraint à nous réinventer, à nous remettre en question et à bouleverser notre vision de la réussite professionnelle. Une vision binaire en noir et blanc semble donc dépassée. Seul l’avenir nous permettra de mieux comprendre ce que nous vivons tous actuellement.