La perle rare, le mouton à cinq pattes… Quelle entreprise ne rêve pas, en phase de recrutement, du candidat totalement aligné avec ses critères d’évaluation ? Le talent providentiel qui cocherait toutes les cases. Objectif : éviter le turn-over et garantir les performances.

Si les hard skills – les compétences techniques – restent incontournables, les soft skills comptent désormais tout autant, si ce n’est plus pour certains recruteurs.

À l’heure où l’IA devient un sujet de conversation incontournable, on peut se demander si l’intelligence artificielle pourrait contribuer à détecter les soft skills plus facilement. Suffirait-elle à réaliser le bon casting ?

Quand l’IA débarque dans les processus RH
Le commerce, le marketing ou la finance sont désormais bien ancrés dans l’ère de la prédiction des résultats. Les RH n’échappent plus à cette tendance. Notamment pour la recherche des soft skills aujourd’hui si courues. Au point que des marques et entreprises abandonnent dans leurs critères de sélection, les expériences professionnelles et le parcours scolaire au profit des soft skills ! Une révolution dans le recrutement : le diplôme seul ne suffit plus, mais encore faut-il savoir détecter et évaluer les compétences cachées des candidats.

Dans ce contexte, des solutions digitales se développent, à grand renfort d’algorithmes boostés à l’IA afin de soutenir les cessions de recrutement. Les uns traitent par exemple d’importants volumes de candidatures pour effectuer une présélection en amont des premiers entretiens. D’autres seraient capables d’émettre un scoring de soft skills qui garantirait qu’un candidat réussisse à son poste et s’y épanouisse. Sur le long terme, de préférence.

Certains outils autorisent également, en particulier chez les publics les moins qualifiés (en déficit de hard skills, donc), à déceler dans leurs expériences de vie, leurs loisirs, etc, les soft skills particulièrement utiles pour performer sur un poste. Pure sorcellerie ? Non, mais attention à la manière dont vous formulez vos recherches !

DRH : soyez clair sur les soft skills attendues
Pronostiquer, avec une marge d’erreur la plus réduite possible, avec quels candidats le matching serait parfait, en fonction de ses soft skills. Voilà en somme la promesse ultime – illusoire toutefois – que tiendrait l’IA dans les processus de recrutement. Oui mais, quelles soft skills feraient vraiment la différence dans l’entreprise ? Une question que la machine ne peut se poser… puisque le rôle du DRH est justement de le faire !

L’empathie, le sens du contact, la gestion du stress, la résolution des problèmes, l’audace, la curiosité, le sens du collectif… La palette est si large qu’il convient de resserrer l’entonnoir. Quelles sont les soft skills prioritaires pour l’entreprise qui recrute, en fonction de son ADN, de son secteur d’activité, de ses objectifs de croissance, etc. ? À « l’humain » de connaître ces informations pour que la machine fasse le job et apporte des éléments complémentaires, pour y voir plus clair.

« L’humain » garde la main pour décider
Que l’on se rassure, les bots et autres algorithmes infusés à l’IA n’ont pas encore pris le contrôle ! S’ils peuvent accompagner les services RH pour détecter des profils et prédire un pourcentage de réussite sur un poste, l’humain a encore le dernier mot. Une aide précieuse à la prise de décision, l’IA ? Oui ! À condition d’en user avec mesure, discernement et recul.

L’entretien en one to one demeure bien sûr la règle. Impossible pour les RH de ne pas s’interroger sur l’intégration d’un candidat parmi la globalité des collaborateurs. Pas question non plus de risquer des recrutements uniformes de clones aux profils similaires. Les soft skills peuvent bel et bien contribuer à enrichir l’intelligence collective et plurielle tant recherchée par les entreprises, car génératrice de performance et de bien-être. À condition de tenir compte d’un contexte général et forcément singulier. Et ceci, seul un humain est à même d’en juger.

Et s’il convenait, in fine, d’éviter de devenir esclave des scorings ? Laisser sa chance à l’émotion, au feeling, à une petite part d’incertitude, c’est parfois ce qui fait le sel de la vie… en entreprise, aussi !  

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